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samedi 6 juin 2015

Le «roi du cumul et des indemnités» en Seine-Maritime.

Tous les parlementaires doivent le faire désormais, l'ancien patron du département de la Seine-Maritime Didier Marie a dû se plier à l'exercice de la transparence lorsqu'il a intégré le Sénat en janvier 2014.

Ses activités pour les cinq années précédentes ont donc été rendues publiques.

A l'occasion d'une vaste enquête sur «le fonctionnement du socialisme en Seine-Maritime»,  les journalistes du site Mediapart s'y sont penchés et lui attribuent le titre de «roi du cumul et des indemnités». Adjoint au maire, assistant parlementaire, président de département, vice-président d'agglomération, chargé de mission de la fédération PS, dirigeant d'un office HLM et d'une société d'autoroutes: le sénateur a combiné au moins sept activités rémunérées avant son élection.

Un cumul qui a permis à cette éminence grise de Laurent Fabius d'engranger jusqu'à 12.000 euros de revenus mensuels pendant plusieurs années. Viennent en plus ses indemnités de Sénateur...

Dans le détail, Mediapart souligne par exemple qu'en plus de ses fonctions à la tête du conseil départemental qui lui procuraient 4.400 euros mensuels, Didier Marie était vice-président de l'agglomération de Rouen (1.460 euros) et maire-adjoint d'Elbeuf pour 970 euros d'indemnités. Des sommes auxquelles s'ajoutent les revenus liés à ses activités dans l'immobilier et le secteur autoroutier (415 euros de jetons de présence mensuels déclarés). Par ailleurs attaché parlementaire de Laurent Fabius, il percevait à ce titre un revenu de 5500 euros par mois, jusqu'à la nomination de ce dernier au Quai d'Orsay en mai 2012. Guillaume Bachelay, qui a pris la suite du ministre dans l'hémicycle, avait réduit cette somme à 1 900 euros.

Mais Didier Marie a pu compenser cette perte en acceptant une mission auprès de la fédération du PS normande, payée 3200 euros pour 14 heures de travail hebdomadaire. Selon la déclaration d'intérêts de Guillaume Bachelay, Didier Marie a «a été collaborateur à temps partiel de septembre 2012 à mi-décembre 2013», mais ne l'est plus actuellement.

Contacté par Mediapart, Didier Marie s'est défendu: «Chacun peut avoir un jugement sur le montant de ma rémunération, mais ça ne pose aucun problème juridique.

Si vous comparez avec des rémunérations de cadres dans des tas de domaines, comme celui des sociétés de conseil, cela n'a rien d'extravagant». Le sénateur estime que son cas relève plus de la généralité que de l'exception. «Je n'ai rien à me reprocher, j'ai beaucoup donné pour le parti» fait-il encore valoir.

L'élu s'est également justifié ce vendredi auprès de France Bleu Haute-Normandie, faisant valoir un «sacrifice de sa vie personnelle». «Quand on fait ce genre de travail et qu'on a ce genre de mandats, c'est sept jours sur sept. On ne compte pas ses heures. On ne fait pas 35 heures et c'est souvent au détriment de sa vie familiale», a-t-il ainsi plaidé, dénonçant le «véritable lynchage médiatique» dont il estime être l'objet.
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Pierre Erol GIRAUDY

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