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mercredi 25 mai 2016

Grèves !

Réserves ouvertes depuis deux jours  http://www.lepoint.fr/tiny/1-2041848

Le fonctionnement des cinq raffineries de la compagnie pétrolière est actuellement très perturbé. Avec un impact économique important pour un groupe qui a lourdement investi dans sa branche aval en France.

Combien coûte actuellement la grève dans les raffineries à un opérateur comme Total? La compagnie tricolore est en première ligne puisqu'elle exploite cinq des huit raffineries françaises. Le groupe français reste muet sur le sujet mais selon plusieurs estimations récurrentes, l'impact économique oscillerait entre 40 et 45 millions par semaine. Le groupe français vit d'autant plus mal le mouvement actuel qu'il a lourdement investi dans la modernisation de son outil de raffinage dans l'Hexagone, plus de 2 milliards d'euros depuis 2012. Au passage, sur le plan technique, l'interruption d'une raffinerie n'a rien d'anodin: si le site est en effet complètement arrêté, il faut ensuite plusieurs semaines pour le faire redémarrer.
Il y a quelques jours, dans un mail adressé à l'ensemble des sites, Philippe Sauquet, le directeur général de la branche raffinage-chimie chez Total, a adressé un coup de semonce: «Les évènements qui se déroulent en ce moment dans nos raffineries sont extrêmement graves et constituent une prise en otage de nos activités et de nos sites pour nourrir une lutte qui n'est pas la nôtre», a-t-il d'abord indiqué. «Si nous n'étions pas en mesure d'éviter dans de telles circonstances l'arrêt de nos unités, il va de soi que nos clients reconsidéreraient la confiance qu'ils ont placée en nous, et nous nous devrions de réviser nos projets d'avenir avec lucidité», a-t-il ajouté.
Ce coup de semonce a été suivi par un véritable avertissement de la part de Patrick Pouyanné, le PDG de Total. S'exprimant mardi en marge de l'assemblée générale des actionnaires, le dirigeant a été très ferme, soulignant que le blocage total ou partiel des cinq raffineries pourrait conduire le groupe français à «réviser sérieusement» les investissements qu'il avait prévus pour restructurer le secteur. Dans l'entourage de Total, on se refuse d'employer le mot «chantage» et on souligne que la vision de Patrick Pouyanné est guidée d'abord et avant tout par le pragmatisme.
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Pierre Erol GIRAUDY

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