Au fil des pages, Kepel dresse le portrait d’une France ébranlée, en proie à la crise économique et à l’exacerbation des tensions identitaires.
À la progression de l’« islam intégral» répond l’ascension du Front national. La montée de l’extrême droite engendre elle-même une accentuation du repli communautaire, dont l’expansion de groupes tels que les Frères musulmans, le Tabligh ou les salafistes, est un symptôme.
Aucun gouvernement n’a jusqu’à présent réussi à enrayer ce cercle vicieux.
TERREUR DANS L’HEXAGONE. GENÈSE DU DJIHAD FRANÇAIS
Pendant sept ans, le feu a couvé sous la cendre, avant l’explosion de 2012 – deuxième année charnière avec trois événements importants. Tout d’abord, Mohamed Merah perpètre les attaques de Toulouse et Montauban. Loin d’être un « loup solitaire », Merah a évolué dans un environnement radical qui a produit plusieurs autres djihadistes, dont certains ont été impliqués dans les attaques de novembre 2015. Ensuite, en 2012, le phénomène des filières djihadistes vers la Syrie a véritablement décollé. Trois ans plus tard, plus de 1 000 Français avaient fait le voyage vers le «pays de Sham». Enfin, en mai 2012, François Hollande est élu à la présidence de la République. Son élection se serait jouée en partie grâce aux suffrages de l’« immense majorité » des électeurs musulmans. Or cet électorat déchante rapidement, notamment en raison du soutien du gouvernement au mariage homosexuel. Au final, le bilan dressé par Kepel est sombre. À court terme, les services de renseignement doivent réussir à s’adapter au terrorisme décentralisé prôné par Al-Suri, faute de quoi de nouveaux attentats auront lieu. À plus long terme, il faudra parvenir à éviter le délitement de la nation et à recréer une cohésion sociale. Pour ce faire, l’instruction nationale – «tombée dans l’indigence du fait d’une impéritie coupable de la classe politique» – devra être rebâtie.
Gilles Kepel, avec la collaboration d’Antoine Jardin Paris, Gallimard, 2015, 352 pages
À la progression de l’« islam intégral» répond l’ascension du Front national. La montée de l’extrême droite engendre elle-même une accentuation du repli communautaire, dont l’expansion de groupes tels que les Frères musulmans, le Tabligh ou les salafistes, est un symptôme.
Aucun gouvernement n’a jusqu’à présent réussi à enrayer ce cercle vicieux.
TERREUR DANS L’HEXAGONE. GENÈSE DU DJIHAD FRANÇAIS
Pendant sept ans, le feu a couvé sous la cendre, avant l’explosion de 2012 – deuxième année charnière avec trois événements importants. Tout d’abord, Mohamed Merah perpètre les attaques de Toulouse et Montauban. Loin d’être un « loup solitaire », Merah a évolué dans un environnement radical qui a produit plusieurs autres djihadistes, dont certains ont été impliqués dans les attaques de novembre 2015. Ensuite, en 2012, le phénomène des filières djihadistes vers la Syrie a véritablement décollé. Trois ans plus tard, plus de 1 000 Français avaient fait le voyage vers le «pays de Sham». Enfin, en mai 2012, François Hollande est élu à la présidence de la République. Son élection se serait jouée en partie grâce aux suffrages de l’« immense majorité » des électeurs musulmans. Or cet électorat déchante rapidement, notamment en raison du soutien du gouvernement au mariage homosexuel. Au final, le bilan dressé par Kepel est sombre. À court terme, les services de renseignement doivent réussir à s’adapter au terrorisme décentralisé prôné par Al-Suri, faute de quoi de nouveaux attentats auront lieu. À plus long terme, il faudra parvenir à éviter le délitement de la nation et à recréer une cohésion sociale. Pour ce faire, l’instruction nationale – «tombée dans l’indigence du fait d’une impéritie coupable de la classe politique» – devra être rebâtie.
Gilles Kepel, avec la collaboration d’Antoine Jardin Paris, Gallimard, 2015, 352 pages
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