Ma mère me disait assez souvent : « nous sommes des apatrides, des exilés ». Je ne comprenais pas bien ce qu’elle voulait me dire, j’étais un enfant de 6 ans.
Bien entendu avec le temps j’ai bien compris ce que cela signifiait. Par la suite cette idée a pris une certaine consistance dans mon esprit, j’ai lu des écrits sur les Ottomans les occurrences du mot EXIL sont majoritaires, bien sûr ceci est devenu une réalité pour moi, ce sujet était le cœur de leurs hantises et de leurs désespoirs il y a 100 ans.
Quand ma mère me parlait de ma Tante, c’était aussi pour me raconter les Indes lointaines et la Turquie Ottomane. Ma cousine Kenizé Murad elle aussi me racontait ces pays lointains et la magie d’Hyderabad, avec ses livres et ses nombreux interviews sur les Ottomans et aussi sur sa famille en Inde. Je suis souvent aller à l’institut du monde Arabe à Paris où il y avait des expositions fantastiques. Je voyais mes Tantes à Paris et la magie de l’orient était toujours présentes grâce à elles.
• La Malle des Indes de la Princesse Niloufer et son extraordinaire vie à HAYDERABADE ainsi que ses rencontres avec GANDI et NERU, puis sa vie en France et ses merveilleux saris – L’histoire de sa Bague et de son collier, et bien d’autres aventures.
• Les Bijoux de mes Tantes et les phantasmes qu’ils ont suscités, certains étaient bien réels, ainsi que les 600 voitures du Nizam et ses incroyables bijoux et trésors.
• Edouard POPE et sa Princesse, sa vie, un grand ami qui est parti bien trop tôt. Il avait une vie hors du commun ainsi que son épouse la Princesse Niloufer.
• La bague avec le nom de Princesse Niloufer et le sigle du Nizam.
Mon Oncle Prince Orhan était si présent et lointain, car mystérieux. Les autres Princes ont bercé mon enfance, l’un avait une fleur à la boutonnière, l’autre avait une apparence très sérieuse, le dernier était fantaisiste et riais beaucoup chez nous.
• Le Prince Orhan et ses nombreuses aventures avec son cousin au JAPON (puis l’assassinat de ce dernier en Amérique), le Roi ZOG et ensuite ses pérégrinations en Amérique du Sud, son retour à Paris, l’Egypte, Le Liban, et sa fin de vie à Nice.
• Ma Mère, ce point de rencontre des trois Princes Ottomans (chefs de la Famille Osman) et de leurs familles à Nice les Yegens, sa sœur Princesse Emiré et leur Père le Damad Rashid OSMAN.
• Mes rencontres avec de nombreuses personnes passionnées de l’histoire de ma Famille, et de sa généalogie cela a été une surprise pour moi et un grand plaisir.
Mon grand-père, c’était pour moi notre voyage en Suisse en été, son monocle et nos balades en montagne. Les montagnes, nous obligent à lever les yeux, à être humbles, à oublier de nous donner de l'importance dans notre petitesse et nous font sentir que nous faisons partie de quelque chose de beaucoup plus grand et plus important, l'univers du monde.
• La tombe de mon Grand-père en Suisse et ses visiteurs.
• Sa mystérieuse généalogie, que j’essaye encore de percer.
• Sa vie en exil, compliquée, puis la venue de Rose.
• Ma rencontre de Eldem mon cousin qui va peut-être me donner des nouvelles pistes.
Lors de nos promenades dans Nice et surtout à Cimiez, ma mère me racontait qui avait vécu ici et qui ils étaient. C’était un peu confus, j’ai dû faire pas mal de tris. Mais beaucoup de palais sont gravés dans ma mémoire à tout jamais.
• L’histoire de ma Famille à travers les Palais et Villas Niçois (Je passais devant pendant des années, sans vraiment savoir qui avait habité ces lieux souvent invraisemblables), avec les villas ou mes aïeuls ont vécus.
• Un patrimoine incroyable qui subsiste à Nice, bien que certains palais aient disparut aux bénéfices de quelques promotions immobilières.
L’Histoire avec un grand H, celle de pays lointain et proche à la fois, que je découvre, avec ses merveilles, contes, aventures, mystères et légendes, ses traditions séculaires. Comme toutes les civilisations du moins je le crois.
• L’affaire des héritiers du Sultan et les deux clans (J’ai conservé les dossiers sur cette affaire), les intrigues et la perte finalement pour les deux parties aux profits d’autres.
• Un honorable correspondant officier français et ses relations avec la famille, de l’espionnage, des manipulations, autres ?
La fin du H.M.I. Calif à Nice et les interdictions de ce dernier à des membres de la Famille, ses mémoires jamais publiées.
• L’histoire de la Turquie et les implications des enfants de la Veuve et les confréries, des implications des lumières et des secrets.
• Nice et les Ottomans un parcours des lieux où ils ont vécu en 1923-30-40-50-60-80-90-2000.
• Le puit sans fond de Mossoul et ses procès.
Le rêve de l’orient et l’empreinte de l’occident, seront à toujours dans mon cœur quand il s’agit de ma Tante. Nous prenions le café chez elle dans sa petite villa au soleil du haut de Nice sous une tonnelle avec une treille, qui nous préservait du soleil.
• Les poèmes de ma Tante Princesse Émiré la sœur de ma mère.
• Les contes de Nasreddin Hodja.
• Les livres de mes Tantes et cousines et leurs documents.
En fait, pourquoi avoir des livres d’histoires sur les Ottomans, ils étaient à la maison. Ils ont bercé mon enfance et mon adolescence. Il me fallait écouter et comprendre ces histoires lointaines, elles étaient extraordinaires pour tout le monde, et c’était mon ordinaire.
L’orient
avec ses histoires merveilleuses étaient toujours présent et le décor de mon
salon y incluait Turgas, Arbre Généalogique, portraits, photos en noir et blanc
et paysages anciens d’Istanbul.
Je me posais la question sur une 1er
partie de peu de pages sur l’histoire Ottomane, pour finir je les ai supprimées.
Pour ceux qui veulent rapidement mieux comprendre notre famille et son
histoire lire « L'Empire ottoman - Edhem Eldem[i] -
| Que sais-je ? | Une question à toutes les réponses (quesaisje.com) ».
https://www.quesaisje.com/content/LEmpire_ottoman
Ma
nourriture était faîtes de nombreux plats orientaux et de délicieux desserts et
pâtisseries orientales bien entendu. Ma Mère savait en faire certaines et
c’était la fête quand elle commençait la confection de celles-ci. J’étais jeune
(11 ans) et la table était haute, mais j’attendais d’avoir un échantillon…
Ces pâtisseries m’ont toujours bien
apprécié, combien de restaurant Libanais et Turcs ont eu ma visite. Il faut
dire que cela a peut-être contribué à améliorer mon diabète de niveau 2, il est
stabilisé à ce jour.
Ma Mère était l’une des plus anciennes des Princesses
Ottomans qui a quitté L’Empire (en 1923) c’était un bébé, de ce fait elle avait
été connue par beaucoup de Prince et Princesse.
Le téléphone sonnait souvent chez nous, les cousines
parlaient beaucoup avec elle (un peu en turc et un peu de français, mais
manifestement elle se comprenait).
Chez moi un coq faisait
KIKIRIKI (phonétique), beaucoup de mots me sont restés étrangement, notamment
Baba : papa ; Djijim : chérie (employé pour les enfants). Oudh, Damad, (voir le
glossaire en fin de ce livre et l’autres sur mon site).
Lentement
ma mère est devenue le point de rencontre et de partage des informations sur et
pour les membres de la famille avec une grande partie des Osmanoglu.
Il
venait aussi visiter Méliké à Nice quand ils étaient de passage sur cette
Riviera Française qui les avaient accueillis il y a bien longtemps. Beaucoup se
sont intégrés et ils ont été assimilé, d’autres non pas survécus.
Quoi
qu’il en soit la France a été une merveilleuse terre d’accueil pour ma Famille.
Souvent
les découvertes que j’ai faites sont troublantes, j’ai eu la chance de pouvoir
vérifier la véracité des faits, en croisant mes sources d’informations.
Puis
j’ai conforté celles-ci avec une recherche généalogique et avec des livres et
conférences.
Tout
ceci est peut-être mon musée de l'Innocence ?
[i]
Professeur à l’université de Boğaziçi à Istanbul et titulaire de la chaire
internationale d’histoire turque et ottomane au Collège de France de 2017 à
2022, Edhem Eldem est notamment l’auteur de L’Empire ottoman et la Turquie face
à l’Occident (Fayard, 2018) et de L’Alhambra. À la croisée des histoires (Les
Belles Lettres, 2021). https://www.quesaisje.com/Auteur%3AEdhem_Eldem
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