Ma mère me disait souvent : « nous sommes des apatrides, des exilés ». Je ne comprenais pas bien ce qu’elle voulait me dire, j’étais un enfant de 6 ans. Bien entendu avec le temps j’ai bien compris ce que cela signifiait. Par la suite cette idée a pris une certaine consistance dans mon esprit, j’ai lu des écrits sur les Ottomans[i] les occurrences du mot EXIL sont majoritaires et bien sûr ceci est devenu une réalité pour moi, ce sujet était le cœur de leurs hantises et de leurs désespoirs il y a 100 ans.
Mes
écrits portent exclusivement que sur les Princes et Princesses[ii]
que j’ai eu le plaisir et l’honneur de rencontrer, soit à Nice ou à Paris. Rédiger
ce document me permet de comprendre et de « rencontrer » des jeunes
turcs qui connaissent très bien l’histoire de ma famille (J’ai créé un point de
rencontres et de partages privé sur Facebook, ceci m’a ouvert d’autres nouvelles
portes bien utiles. Je vais vous raconter ces histoires et bien d’autres
plus-avant dans ce livre).
Photos
de l’appartement de Méliké à Nice.
Sur le mur de gauche les Sultans Ottomans à droit au-dessus du petit secrétaire une Tuğra Impériale et un petit médaillon représentant le Sultan AbdulMedjid mon aïeul. Il y avait des tableaux turcs sur les murs comme au-dessus de la vitrine (des derviches tourneurs). C’était mon quotidien, ainsi sans m’en rendre compte j’ai appris mon histoire familiale. J’écoutais les histoires et sans le savoir celles-ci s’imprimaient en moi.
Au-dessus
du petit secrétaire une Tuğra Impériale gravée sur une plaque de cuivre, et un
petit médaillon représentant le Sultan AbdulMedjid mon aïeul à gauche et à
droit au-dessus du grand secrétaire acajou un tableau turc.
Le
décor était planté, il ne fallait pas beaucoup d’imagination pour y inclure des
acteurs, mes Oncles et Tantes, ainsi que les Cousines et Cousins. Lentement
dans les tourbillons de la mémoire les histoires des uns et des autres me sont
revenues, au début par bribes, puis en lisant certains documents certaines
informations se sont recoupées. Sont venus ensuite les échanges avec des
personnes, les réseaux sociaux et les sites internet historiques qu’il fallait
traduire. Un long chemin initiatique riche en surprises et en découvertes. Les
conférences du Collège de France[iii]
ont pour beaucoup contribuées à la ma compréhension de cette Turquie Ottomane
si complexe et la révolution de 1923 (5 ans de cours et conférences
passionnantes du Collège de France par Edhem Eldem de 2018 à 2022 - Histoire
turque et ottomane (chaire internationale).
100
ans déjà ont passé sur cet Exil des Ottomans.
Aucune
histoire sur la Turquie et sur ma Famille à Constantinople, de nombreux livres
sont disponibles et des vidéos de grandes qualités (incluant des interviews de
mes Tantes et Oncles). Il y a une liste de ces ouvrages en Annexe.
·
La Malle des Indes de la Princesse Niloufer
et son extraordinaire vie à HAYDERABADE ainsi que ses rencontres avec GANDI et
NERU, puis sa vie en France et ses merveilleux saris – L’histoire de sa Bague
et bien d’autres aventures.
·
Les Bijoux de mes Tantes et les phantasmes
qu’ils ont suscités, certains étaient bien réels, ainsi que ses 600 voitures.
·
Edouard POPE et sa Princesse, sa vie, un
grand ami qui est parti bien trop tôt. Il avait une vie hors du commun ainsi
que son épouse Niloufer.
·
La bague avec le nom de Niloufer.
·
Le Prince Orhan et ses nombreuses aventures
avec son cousin au JAPON (puis l’assassinat de ce dernier en Amérique), le Roi
ZOG et ensuite ses pélerinassions en Amérique du Sud, son retour à Paris,
l’Egypte, Le Liban, et sa fin de vie à Nice.
·
Ma Mère, ce point de rencontre des trois
Princes Ottomans (chefs de la Famille Osman) et de leurs familles à Nice les
Yegens, sa sœur Princesse Emiré et leur Père Le Damad Rachid OSMAN.
·
Mes rencontres avec de nombreuses personnes
passionnées de l’histoire de ma Famille, cela a été une surprise pour moi et un
grand plaisir.
·
La tombe de mon Grand-père en Suisse.
·
L’histoire de ma Famille à travers les
Palais et Villas Niçois (Je passais devant pendant des années, sans vraiment
savoir qui avait habité ces lieux souvent invraisemblables).
·
L’affaire des héritiers du Sultan et les deux
clans (J’ai conservé les dossiers sur cette affaire).
·
La fin du H.M.I. Calife à Nice et les
interdictions de ce dernier à des membres de la Famille.
·
L’histoire de la Turquie et les implications
des enfants de la Veuve et les confréries.
·
Nice et les Ottomans[iv]
un parcours des lieux où ils ont vécu en 1923-30-50-60-80.
·
Les lieux et Villas ou mes aïeuls ont
vécus. Souvent d’étonnante constructions.
· Le puit sans font de Mossoul.
· La maison de Méliké et la petite cuillère á café (la voici en-dessous).
Ma nourriture était faîtes de nombreux plats orientaux et de délicieux desserts et pâtisseries orientales bien entendu. Ma Mère savait en faire certaines et c’était la fête quand elle commençait la confection de celles-ci. J’étais jeune (11 ans) et la table était haute, mais j’attendais d’avoir un échantillon… Ces pâtisseries m’ont toujours bien apprécié, combien de restaurant Libanais et Turcs ont eu ma visite.
Ma Mère était l’une des plus anciennes des Princesses Ottomans qui a quitté L’Empire (en 1923) c’était un bébé, de ce fait elle avait connu beaucoup de Prince et Princesse. Le téléphone sonnait souvent chez nous, les cousines parlaient beaucoup avec elle (un peu en turc et un peu de français, mais manifestement elle se comprenait). Chez moi un coq faisait KIKIRIKI (phonétique), beaucoup de mots me sont restés étrangement, notamment Baba : papa ; Djijim : chérie (employé pour les enfants). Oudh, Damad, (voir le glossaire en fin de ce livre).
Lentement ma mère est devenue le point de rencontre et de partage des informations sur les membres de la famille avec une grande partie des Osmanoglu, il venait aussi la visiter à Nice quand ils étaient de passage sur cette Riviera Francaise qui les avaient accueillis il y a bien longtemps. Beaucoup se sont intégrés et ils ont été assimilé, d’autres non pas survécus. Quoi qu’il en soit la France a été une merveilleuse terre d’accueil pour ma Famille.
Souvent ces découvertes sont troublantes, j’ai eu la chance de pouvoir vérifier la véracité des faits, en croisant mes sources d’informations. Puis j’ai conforté celles-ci avec une recherche généalogique et avec des livres et conférences. Tout ceci est peut-être mon musée de l'Innocence.
C’est lui que je vais vous présenter. A la mémoire des miens. (Pas de fin pour cette histoire, juste une suite… 100 ans après)
Allons, c’est bien le départ, cette fois, la fin de cette étape
de ma vie ; et toutes les fins sont tristes
même celle de l’exil, à ce qu’il paraît. (Pierre LOTI - PROPOS D’EXIL ).
Erol GIRAUDY: Stockage des photographies et classement.
https://www.erolgiraudy.eu/2022/01/stockage-des-photographies-et-classement.html
Erol GIRAUDY OSMAN.
[i]
Il y a de nombreux ouvrages sur l’exil des Ottomans, notamment ceux de Murat
Bardakçı.
https://tr.wikipedia.org/wiki/Murat_Bardak%C3%A7%C4%B1
Amazon.fr : murat bardakci
[ii] Les événements historiques et les
personnages cette histoire sont bien réels. Cette saga est située dans
plusieurs pays dont la France et le Comté de Nice, la Turquie, l'Italie, la
Suisse et un royaume dans le nord de l'Inde, équivalent dans son apogée à la
moitié de la France. Comme il s'agit d'un récit et non d'une biographie, j'ai
pris certaines libertés tout en restant fidèle cependant aux caractéristiques
de la société à l'époque et aux généalogies multiples.
[iii]
Edhem Eldem - Professeur à l'Université de Boğaziçi, Istanbul - Histoire turque
et ottomane (chaire internationale) /
Histoire turque et ottomane - 21 décembre 2017 18:00 19:00 Leçon inaugurale -
Amphithéâtre Marguerite de Navarre - Marcelin Berthelot. Histoire
turque et ottomane - Histoire turque et ottomane (chaire internationale) -
Edhem Eldem - Collège de France - 21 décembre 2017 18:00 (college-de-france.fr)
[iv]
Conférence "Le siège Franco-Otoman de Nice 1543" par Christian Maria Conférence "Le siège
Franco-Otoman de Nice 1543" par Christian Maria - YouTube
Conférence de Christian Maria sur la découverte du
siège mis autour de la cité niçoise par une armée franco-ottomane en 1543. Dans
le cadre du lancement du dernier opus de sa saga historique à travers les Etats
de Savoie au XVIè siècle dénommé "1543 : Le dernier rempart des
Savoie", cet exposé développe les aspects historiques de cette
confrontation armée où s'est distinguée Catherine Ségurane. Conférence
enregistrée à la bibliothèque patrimoniale Romain Gary en avril 2021.
Conférence
"Le siège Franco-Otoman de Nice 1543" par Christian Maria - YouTube
Conférence de Christian Maria sur la découverte du
siège mis autour de la cité niçoise par une armée franco-ottomane en 1543. Dans
le cadre du lancement du dernier opus de sa saga historique à travers les Etats
de Savoie au XVIè siècle dénommé "1543 : Le dernier rempart des
Savoie", cet exposé développe les aspects historiques de cette
confrontation armée où s'est distinguée Catherine Ségurane. Conférence
enregistrée à la bibliothèque patrimoniale Romain Gary en avril 2021.
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