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mardi 10 décembre 2024

D’une île rebelle à une île fidèle, les Français de Santiago de Cuba

Agnès RenaultD’une île rebelle à une île fidèle, les Français de Santiago de Cuba (1791-1825)


Mont-Saint-Aignan, Publications des Universités de Rouen et du Havre, 2012

Jean-Claude Halpern p. 200-202
Référence(s) :

Agnès Renault, D’une île rebelle à une île fidèle, les Français de Santiago de Cuba (1791-1825), Mont-Saint-Aignan, Publications des Universités de Rouen et du Havre, 2012, 528 p., ISBN 978-2-87775-531-3, 31 €


D’une île rebelle à une île fidèle, les Français de Santiago de Cuba.

Ce livre est le résultat d’un travail de recherches qui conduit Agnès Renault sur les traces des Français qui, entre 1791 et 1825, ont été à l’origine de l’essor de l’Orient cubain, autour de Santiago de Cuba et face aux côtes haïtiennes. Des Cubains s’étaient déjà intéressé au xixe siècle à l’origine de cette influence française qui a laissé sa marque jusqu’à nos jours dans cette partie de l’île, mais c’est la thèse d’Alain Yacou en 1975, sur L’Émigration à Cuba des colons français de Saint-Domingue qui a relancé l’intérêt sur cette question.

Planteurs fuyant les troubles qui agitent la colonie française jusqu’à l’indépendance en 1804, réfugiés plus ou moins démunis, parfois arrivés avec leurs esclaves, blancs ou hommes de couleur, venus majoritairement des régions longtemps occupées par les Anglais, des parties Ouest ou Sud de Saint-Domingue, ils ont gardé dans l’adversité le même esprit d’entreprise qui les amène sans se décourager à entreprendre par la culture du café, sur le modèle de la plantation esclavagiste qui a fait une première fois leur fortune, la mise en valeur des pentes délaissées qui entourent la deuxième ville de cette colonie espagnole somnolente qu’est l’île de Cuba. Installation au début considérée comme temporaire selon les vicissitudes des événements de Saint-Domingue, marquée par des va-et-vient d’une île à l’autre, voire avec La Nouvelle-Orléans ou les États-Unis, elle est considérée parfois avec une certaine suspicion par les autorités espagnoles, très ambivalentes à l’égard des Français, plus encore accompagnés d’esclaves imprégnés d’un esprit de révolte potentiellement dangereux.

Les réfugiés suscitent cependant l’admiration ou l’envie par leur dynamisme économique ; ils sont considérés avec une certaine bienveillance par le gouverneur de Santiago, d’autant plus que leur activité corsaire devient essentielle au ravitaillement d’une ville en plein essor démographique, mais ils sont en butte à l’hostilité de l’archevêque, hostile au modèle économique de la plantation, ou aux commerçants catalans qui redoutent leur concurrence.

L’invasion de l’Espagne par Napoléon entraîne l’expulsion de plusieurs milliers de Français, à l’exception de quelques centaines d’entre eux, naturalisés ou pratiquant des professions indispensables. Mais beaucoup reviennent, en particulier à partir de 1812 ou plus encore de 1814, et s’installent d’une manière définitive. Plus encore une nouvelle vague migratoire amène cette fois des migrants volontaires, pour beaucoup venus de l’Ouest de la France rejoindre des membres de leur famille, héritiers du mythe américain de leurs prédécesseurs domingois du siècle précédent, mais cette fois dans une colonie sous souveraineté espagnole, dont la stabilité les rassure, à l’abri des mouvements de contestation qui agitent la Terre Ferme.

Car l’essor de l’économie de plantation à Cuba au xixe siècle, à la source d’un enrichissement considérable, a pour corollaire la multiplication du nombre des esclaves et la diminution relative de la population blanche, traumatisée par la révolution haïtienne toute proche. Aussi l’île se tient-elle à l’écart des mouvements indépendantistes du continent latino-américain.

Les Français, au début du xixe siècle, avaient réussi à reconstituer une société sur le modèle de Saint-Domingue, privilégiant les relations entre eux, parvenant ainsi à s’adapter aussi bien à Cuba, à la Jamaïque qu’à La Nouvelle-Orléans. Dans l’île espagnole, ils consolident le vieux système colonial, et pourtant, ce sont eux qui ont introduit la franc-maçonnerie, contribuant à diffuser des idées libérales à l’origine d’un mouvement émancipateur.

Par-delà 1825, année de l’abandon définitif des rêves d’un retour à Saint-Domingue, l’immigration française a perduré jusque dans les années soixante du xixe siècle. Les immigrants se sont peu à peu intégré et leur présence a laissé des traces sensibles dans l’Orient cubain, dans la langue, la musique ou la danse, ou le raffinement d’une certaine manière de vivre.

L’étude très fouillée d’Agnès Renault, qui s’appuie sur le dépouillement de nombreuses archives cubaines et s’accompagne d’une brève annexe statistique et d’un cahier iconographique et de plusieurs reproductions de cartes ou de plans d’époque, a le mérite de souligner, par-delà l’indépendance d’Haïti, la perpétuation pendant une partie du xixe siècle du modèle colonial esclavagiste qui avait fait la fortune de la Saint-Domingue française, sous la souveraineté d’une Espagne pourtant radicalement contestée sur l’ensemble du continent américain.


Pour citer cet article

Référence papier

Jean-Claude Halpern« Agnès RenaultD’une île rebelle à une île fidèle, les Français de Santiago de Cuba (1791-1825) »Annales historiques de la Révolution française, 377 | 2014, 200-202.

Référence électronique

Jean-Claude Halpern« Agnès RenaultD’une île rebelle à une île fidèle, les Français de Santiago de Cuba (1791-1825) »Annales historiques de la Révolution française [En ligne], 377 | juillet-septembre 2014, mis en ligne le 15 septembre 2014, consulté le 08 décembre 2024

URL : http://journals.openedition.org/ahrf/13304 ; 


DOI : https://doi.org/10.4000/ahrf.13304



Sommaire

DE SAINT-DOMINGUE A CUBA
Santiago de Cuba et les Français de Saint-Domingue : les conditions d'une rencontre
La gestion des flux migratoires
LA POPULATION FRANCAISE REFUGIEE A SANTIAGO DE CUBA
Un monde de diversité
Une microsociété française
Les relations intra-communauraires
Les formes d'intégration
Les rapports avec la population locale
LES CONSEQUENCES DE CES FLUX MIGRATOIRES
Les transformations de Santiago de Cuba
Les Français et l'année 1809
Après 1809, évolution de l'immigration française

Cet ouvrage volumineux est né d’une thèse soutenue en 2007 à l’université du Havre. 

Le sous-titre en situe le propos : Agnès Renault s’est attachée à une communauté d’émigrés français installée à la fin du XVIIIe siècle dans l’Oriente cubain, ce morceau périphérique d’une colonie espagnole encore languissante à cette époque. 

Une étude régionale, en quelque sorte, comme l’historiographie cubaine contemporaine (Olga Portuondo Zúñiga par exemple) a aimé la pratiquer. Peu de mots dans le titre laissent supposer le drame sous-jacent qui a formé l’axe à partir duquel l’historiographie internationale s’est intéressée, il y a longtemps, à ce territoire : la révolution haïtienne, l’un des trois événements majeurs qui, avec les révolutions américaine et française, signe la fin de l’Ancien Régime dans sa version coloniale. Si des Français (peut-être vaudrait-il mieux dire des Domingois) sont arrivés à Santiago à différentes époques entre 1791 et 1815, c’est parce qu’ils fuyaient les succès militaires des esclaves, des affranchis ou des libres révoltés (on ne disait pas « rebelles » à l’époque mais « bandits ») que Dessalines couronna en 1803 par sa victoire définitive sur le corps expéditionnaire envoyé par Bonaparte. En choisissant de s’installer dans une île « fidèle » à sa métropole et à l’ordre esclavagiste qui en fondait le statut colonial, ceux que leur couleur désignait comme de potentiels « maîtres » n’avaient pas manqué de remettre en esclavage des « citoyens » définitivement émancipés par le décret de la Convention nationale de 1794. Conduite par le souci de retrouver jusqu’à aujourd’hui cette « francité » que la diaspora domingoise a créée au début du XIXe siècle sur ce morceau de terre cubaine, ce n’est pas sans une certaine empathie avec ses personnages qu’Agnès Renault a travaillé.

Dans la première partie (« De Saint-Domingue à Cuba »), l’auteure, reprenant la chronologie établie par Yacou et Debien, détaille les étapes de la fuite des Domingois à partir de la grande révolution des esclaves de l’été 1791 jusqu’aux années qui suivent la déclaration d’indépendance haïtienne. Elle suit aussi leurs réembarquements successifs vers d’autres refuges. Deux dates sont ici essentielles : 1803, qui voit se vider le Sud et l’Ouest de Saint-Domingue de la plupart des Blancs mais aussi de nombreux « libres de couleur » quand la victoire de Dessalines ne peut plus être remise en cause ; 1809, lorsque la colonie cubaine s’engage derrière la monarchie légitime d’Espagne contre l’envahisseur français et expulse les réfugiés.

C’est avec la deuxième partie (« La population française réfugiée à Santiago de Cuba ») que nous entrons de plain-pied dans le remarquable travail effectué aux archives nationales d’Outre-mer à Aix-en-Provence, dans les archives cubaines à La Havane et Santiago, et dans les archives espagnoles à Séville. Cette très large collecte permet de dresser une sociographie détaillée de ces réfugiés à partir du moment où ils sont suffisamment nombreux pour inquiéter les autorités et diviser la population locale sur le sort qu’il faudrait leur réserver et, en conséquence, où ils deviennent l’objet d’enquêtes répétées. S’y ajoutent bien sûr les actes notariés. Non tant ceux des tabellions espagnols – trop chers – que ceux improvisés et gratuits des secrétaires de l’étrange « agence des prises de la Guadeloupe » installée à Santiago afin d’aider les corsaires français qui se réfugient dans le port pour faire enregistrer la légitimité de leurs prises et en négocier la vente. Ce sont eux qui deviennent les « notaires » semi-clandestins de leurs compatriotes qui, aussitôt installés dans des abris de fortune sur la zone la plus marécageuse du rivage, se mettent à faire des affaires, mais aussi à tenter de préserver les biens qu’ils ont abandonnés en faisant enregistrer les quelques papiers qu’ils ont pu sauver dans leur fuite. C’est l’occasion non seulement d’offrir au lecteur une analyse sociologique chiffrée de cette population, mais aussi d’y ajouter des morceaux de vie glanés dans les archives. Ces portraits aux traits accentués font judicieusement éclater les catégories sociales ou raciales le plus souvent admises. Ils permettent de donner chair aux dynamiques intra et extra-communautaires qui se développent dans un microcosme qui ne tarde pas à s’intégrer dans son nouveau territoire colonial, voire à lui donner des dimensions économiques inédites (extension de la culture du café) et des dimensions raciales restaurées (reconstruction d’une société esclavagiste d’Ancien Régime peut-être plus violente que celle qui prévalait en ce lieu avant l’arrivée des Domingois).

Toutefois, ce qui rend aussi compte des conditions d’existence de ces exilés est la complexité des réactions des Espagnols à leur égard : faut-il plaindre et soutenir ces naufragés d’un ordre colonial que l’on croit encore intangible (du moins jusqu’en 1804) ou faut-il expulser ces fauteurs de troubles potentiels dont on ne sait circonscrire clairement la dangerosité ? Il est amusant de voir que les rescapés européens de l’armée de Leclerc de 1803 sont tout aussi inquiétants que les rescapés « de couleur » de l’armée de Rigaud lorsque Toussaint-Louverture les avait défaits en 1800. Si l’évêque de Santiago reste clairement à la tête des anti-Français, il n’en est pas de même du gouverneur Kindelán, dont on ne parvient pas à savoir s’il fait ce qu’il peut face à une situation qui souvent lui échappe, ou s’il joue un double jeu qui lui vaudra sa place lorsque la débandade des armées napoléoniennes ne justifiera plus l’ambiguïté des afrancesados. Les autorités de La Havane, de l’autre côté de l’île, supputent avec plus de calme les avantages (du point de vue d’une démographie raciale) et les inconvénients (en particulier économiques ou militaires) d’un afflux d’immigrants qui, au gré des aléas de la guerre européenne, deviennent alliés ou ennemis.

La dernière partie (« Les conséquences de ces flux migratoires ») est plus composite. Elle hésite entre un retour sur l’hispanité de Santiago, lorsque le plus grand nombre des Français en ont été chassés (1809), et les derniers soubresauts du phénomène migratoire après cette date. L’analyse de l’expulsion est bien menée et éclaire cet événement de première importance pour l’histoire de la Caraïbe tout entière.

Appuyé sur une recherche archivistique particulièrement dense, ce travail deviendra une référence. On regrettera pourtant qu’il soit resté trop près de la thèse qui lui a servi de support. Il aurait été utile de mieux trier entre ce qui relève de l’érudition et ce qui fait avancer l’argumentation et nourrit le débat. Le lecteur se perd un peu au fur et à mesure que les chapitres avancent. L’index onomastique (plus de 1200 noms pour les seuls Français réfugiés comportant souvent plusieurs références) donne la mesure de l’effort de mémoire attendu. À l’inverse, l’analyse historiographique est trop souvent circonscrite au débat déjà ancien (et donc privilégiant aussi l’érudition) entre les quelques chercheurs français spécialistes de la Caraïbe coloniale (Debien et Yacou en particulier) et les Cubains ayant travaillé sur l’Oriente (Portuondo Zúñiga et les autres). La bibliographie thématique, bienvenue dans une thèse où elle signale le travail réel de lecture, montre surtout ses lacunes dans un ouvrage offert à un public exigeant. La diaspora domingoise a été ces dernières années l’objet de très nombreuses études qui ne peuvent être ignorées même si, le plus souvent, elles sont en langue anglaise. En les convoquant, Agnès Renault aurait certainement été amenée à voir les réfugiés non seulement comme de malheureux colons tentant de reconstituer leur fortune tout en francisant un bout de terre espagnole, mais aussi comme les acteurs acharnés de la reconstruction du passé colonial esclavagiste qui leur a échappé un moment.



Crónicas de Santiago de Cuba Tomo I : Bacardí y Moreau, Emilio : Free Download, Borrow, and Streaming : Internet Archive

https://archive.org/details/EmilioBacardiCronicasDeSantiagoDeCubaTI/page/n25/mode/2up

Agnès Renault, D’une île rebelle à une île fidèle, les Français de Santiago de Cuba (1791-1825)

https://journals.openedition.org/ahrf/13304#quotation

D’une île rebelle à une île fidèle, les Français de Santiago de Cuba (1791-1825). (Agnès Renault, 2012) – TRACES DE FRANCE



mercredi 2 octobre 2024

Mes 15 livres

 Mes 15 livres :  

Le gendarme de Napoléon, Giraudi et l’Hôtel des Giraudy à Nice et Cuba.

En préparation.

Révolution de 1933 (Cuba) et la Dr Angel Alberto Giraudy.

Comment j'ai fait mes recherches avec les IA sur la généalogie des Cubains ?

Les familles Cassard et Giraudy à Cuba

Ce livre dévoile une odyssée intime et historique, où les souvenirs des Giraudy s'entrelacent aux fils dorés d'une époque aux échos persistants. Telle une toile vivante, il esquisse le portrait d'une dynastie niçoise oscillant entre un héritage sarde et les défis d'une nouvelle vie française. Nous allons visiter divers pays dont Cuba.

L'histoire prend racine avec un ancêtre, gendarme sarde devenu sentinelle napoléonienne, qui planta les graines d'une lignée extraordinaire dans le comté de Nice. Au fil des générations, l'arbre généalogique des Giraudy déploie ses branches : des médecins dévoués, un hôtelier visionnaires, un adjoint au maire fondateur de l'école hôtelière à Nice, résistants courageux et prisonniers de guerre indomptables.

Le récit s'enrichit de rencontres improbables : révolutionnaires passionnés, anarchistes au cœur rebelle, et même une princesse exilée dont le destin s'entremêle à cette tapisserie familiale. En filigrane, l'ouvrage révèle l'art de décrypter les mystères du passé, guidant le lecteur dans l'exploration des archives avec l'aide inattendue de l'intelligence artificielle.

Ainsi se déploie cette saga, miroir d'une famille et fenêtre sur un monde aux contours estompés par le temps, invitant à un voyage où chaque page est une porte ouverte sur l'histoire vivante.

L'exil vers la France des ottomans à Nice : leur généalogie. Voyage dans le temps : Une quête généalogique ottomane. - broché - Erol Giraudy-Osman.


Dans les pages de cet ouvrage intime, le destin des derniers Ottomans de Turquie se dévoile telle une tapisserie finement tissée. À travers six carnets empreints de nostalgie, l'auteur nous guide des rives du Bosphore aux rivages ensoleillés de la Riviera Française et Italienne. 

C'est l'histoire d'une noblesse ottomane déracinée, de princes et princesses dont les vies extraordinaires se réinventent dans l'exil. La princesse Méliké, fil conducteur de ce récit, nous introduit dans un monde où le faste d'antan côtoie la mélancolie du présent. 

Ce livre est à la fois une quête personnelle et un témoignage historique, mêlant avec grâce souvenirs familiaux et chroniques d'une époque révolue. Il peint le portrait saisissant d'une dynastie au crépuscule de sa gloire, oscillant entre la grandeur de son héritage et les défis d'une nouvelle vie en terre d'asile. Au-delà de l'histoire familiale ottomane, ce livre explore également les outils modernes dédiés à la généalogie. Je partage mes retours d'expérience sur l'utilisation de l'intelligence artificielle pour analyser et extraire des données de documents précieux pour tout généalogiste.
 
En tant que co-auteur de deux livres sur Copilot de Microsoft et OpenAI, et auteur de nombreux ouvrages techniques, j'apporte une perspective unique sur l'intersection entre technologie et recherche généalogique. J'ai joint à cet ouvrage de nombreuses sources généalogiques accompagnées de photos certaines exclusives, offrant ainsi un aperçu visuel et technique de cette fascinante quête familiale. 
Erol GIRAUDY-OSMAN.

L'exil vers la France des ottomans à Nice : leur généalogie. Voyage dans le temps : Une quête généalogique ottomane.


Conversation pendant 24h avec une IA-CHATGPT:

Les points essentiels afin de mieux comprendre ses tenants et aboutissants de CHATGPT (French Edition) Kindle Edition

https://a.co/d/hdSomBh

Je me suis servi de ChatGPT pour rédiger ce livre, vous deviez vous en douter. Je ne vais pas expliquer les bases de GPT, ouverture d’un compte et tests. Le livre intitulé "Conversation pendant 24h avec une IA-CHATGPT" est écrit à l'aide de ChatGPT, un modèle de langage de OpenAI. Il s'agit de l'intelligence artificielle (IA) et de ses impacts sur différents domaines, tels que le service client, la traduction instantanée, l'éducation, la santé, les finances, le commerce de détail et le journalisme. Le livre comprend également une discussion sur l'avenir de l'IA avec ChatGPT et ses conséquences éthiques et sociales. Le livre se termine avec des FAQ sur ChatGPT, notamment ses inconvénients, son utilisation pour le travail et son accès à Internet. La dernière section traite des mesures pour garantir une utilisation responsable de l'IA pour améliorer la vie des gens.

Tome 1.

https://www.fnac.com/a18279697/P-Erol-Giraudy-OpenAI-et-Microsoft-des-solutions-une-gouvernance-par-des-experts-Tome-1 

OpenAI et Microsoft des solutions et outils, pour une gouvernance de l'IA, par des experts Tome 2


Étude sur l'IA en 2023.

Mes nouvelles Conversations et échanges avec ChatGPT – LIVRE nº2.: How to use ChatGPT and DESIGNER with DALL·E 2 and CREAT (French Edition) Kindle Edition

Étude sur l'IA en 2023.

MES AUTRES LIVRES (10)

Amazon.com: Conversation pendant 24h avec une IA-CHATGPT: Les points essentiels afin de mieux comprendre ses tenants et aboutissants de CHATGPT (French Edition) eBook : GIRAUDY, Pierre Erol: Kindle Store






Users Group Artificial Intelligence d'Andorra (U.G.A.I.A.).

Notre tome 2 :

Plan du livre sur l'AI : Ce Tome 2 : 

OpenAI et Microsoft des solutions et outils, pour une gouvernance par des experts



Ce Tome 2 : OpenAI et Microsoft des solutions et outils, pour une gouvernance par des experts, expose les dernières avancées de Microsoft et OpenAI tout en illustrant comment ces deux acteurs de l'intelligence artificielle collaborent de manière complémentaire. Notamment dans le vaste domaine de l'IA et d'Azure avec ChatGPT, DALL·E et Copilot.

La création de ce livre sur l'Intelligence Artificielle (IA) a été inspirée par la convergence entre des MVP, des anciens MVP et un MVP Alumni, ils sont à l'origine du tome1 : OpenAI© et Microsoft© des solutions, une gouvernance par des experts.

Il explore également en détail la gouvernance, l'audit et le contrôle de l'IA. Il présente les outils adaptés, notamment à travers un "tableau interactif" qui fournit des liens directs vers ces ressources et applications. 

Il aborde les sujets de la gouvernance, l'audit, la sécurité et le pilotage de l'IA avec des outils spécifiques et des recommandations.

Ce livre détaille aussi ces outils et montre comment les mettre oeuvre. Notre Tome 1 était plus ciblé sur OpenAI et Microsoft et leurs solutions.

Mes 12 livres de 2003 à 2024 à la BNF. 


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Erol GIRAUDY 



vendredi 6 septembre 2024

Le gendarme de Napoléon : Giraudi

Le gendarme de Napoléon : Giraudi + Y

Après avoir mené une longue et minutieuse enquête sur mes familles et leurs généalogies, couvrant la période de 1619 à 2023, je peux affirmer que sans Internet et certains outils spécifiques comme l'intelligence artificielle, je n'aurais rien pu écrire de cette histoire. 

Ces technologies m'ont permis d'accomplir toutes ces recherches qui jalonnent ce livre et m'ont guidé vers une meilleure compréhension de ma famille et de ces ancêtres méconnus ou oubliés dans les méandres du temps.

Je vais vous révéler leurs "mésaventures et secrets" qui nous intéressent, avec leurs exils et intégrations en France. Cette recherche s'échelonne sur une durée de quatre siècles, avec des alliances familiales en Europe, ainsi qu'avec la famille impériale ottomane et ses descendants à Nice, Sanremo et en Turquie.


Le début de mon livre.


La couverture.


Je vais échanger avec mon oncle TOG sur notre histoire et mes découvertes. Le gendarme est mon compagnon tout au long de ce livre, lui que je n'ai jamais connu. TOG est décédé au siècle dernier, il avait laissé des documents sur notre famille.


 Je vous propose de me suivre dans les pays d'origine de ces familles :

  • en Allemagne et en France,
  • puis en Italie et dans le Comté de Nice,
  • dans les pays sardes et ligures,
  • en Suisse,
  • à Cuba, au Brésil, aux USA, en Australie,
  • et enfin en Turquie.

Avec de nombreuses découvertes, certaines plus que surprenantes, dont :

  • des révolutionnaires,
  • quelques anarchistes,
  • de nombreuses princesses et princes en exil, tous apatrides.

Il s'agit d'un essai sur leurs aventures avec :

  • un volet historique,
  • des aspects politiques,
  • l'histoire d'un parcours semé d'embûches,
  • une analyse généalogique incluant les péripéties de leur vie "hôtelière".


Vous découvrirez comment un gendarme de Napoléon en 1860 (auparavant gendarme sarde) a donné naissance à un fils (mon arrière-grand-père A. Giraudi), et comment il a rencontré son épouse originaire de Ligurie. 

J'ai choisi de consacrer un chapitre à un hôtel, d'où le "H" majuscule à "Hôtel", et à l'orthographe de mon nom : Giraudi sans le "y" qui apparaîtra peu après 1860. 

Cet hôtel a été l'âme de la famille Giraudy à Nice pendant plus d'un siècle et demi, avec ses six villas qui ont bercé notre jeunesse, même celle de Fabron, qui n'a jamais été occupée. Vous allez découvrir pourquoi.

La généalogie est l'une de mes occupations ; je la pratique depuis plus de 30 ans. Mes méthodes et l'emploi de mes outils y seront explicités. C'est elle qui m'a donné l'idée d'écrire et de décrire cette tranche de vie des Giraudi(y).

Étrangement, mes parents parlaient peu de cet hôtel, où mon père avait pourtant passé toute sa jeunesse. Était-ce un passé encombrant ou un futur non réalisé ? Nous allons essayer de mieux appréhender tout ceci.

C'est une longue investigation dans les pays de mes ancêtres que nous allons entreprendre ensemble, en cherchant des preuves pour étayer les informations et les valider, et en y faisant des découvertes en cascade.


SOMMAIRE de mon livre :

LE GENDARME DE NAPOLÉON, GIRAUDI ET L’HÔTEL DES GIRAUDY À NICE : 3
SOMMAIRE : 6
1ER PARTIE. DÉBUT DE NOTRE ENQUÊTE SUR L’HÔTEL DE BADE & O’CONNOR DE NICE. 18
INTRODUCTION : DU I ET DU Y DANS LE NOM DE GIRAUDY. 22
CHAPITRE I – POURQUOI GER – GIR – GIRAUDI-Y-H ? 29
CHAPITRE II – LA GÉNÉALOGIE DES GIRAUDI DEPUIS 1658. 37
CHAPITRE III – ICI COMMENCE LES RECHERCHES SUR LES GIRAUDI-Y. 68
CHAPITRE IV - 1797 – LA NAISSANCE DE CHARLES MARIE MICHEL GIRAUDI. 77
CHAPITRE V - 1886 – 1909 MON GRAND-PÈRE DEVIENT COMMERÇANT. 93
CHAPITRE VI - LA GUERRE ARRIVE 14/18 152
CHAPITRE VII - ALORS C'EST LA DEUXIÈME GUERRE MONDIALE. 217
CHAPITRE VIII – IMPACTE DE LA GUERRE DE 1939. 223
CHAPITRE XI – QUI SONT LES BAZAN ? 274
CHAPITRE X – VOUS ALLEZ RENCONTRER MES DEUX COUSINES GIRAUDY. 289
2EME PARTIE. MES INVESTIGATIONS 309
CHAPITRE XI – ENQUÊTE SUR L’HÔTEL O’CONNOR À NICE. 313
CHAPITRE XII – LE POURQUOI DE FABRON ET CETTE GRANDE VILLA ? 340
3EME PARTIE. ENQUÊTES SUR MES FAMILLES : 366
CHAPITRE XIII – LES SUISSES BIEL ET LONGONI. 371
CHAPITRE XIV - LES ITALIENS CAUVINS : 422
CHAPITRE XV - LES ITALIENS SCOVAZZO : 427
CHAPITRE XVI – LES VENDÉENS ROBERTS 439
CHAPITRE XVII – LES GIRAUDY DE CUBAS : 443
ÉPILOGUE : 460
4EME PARTIE. ANNEXES ET BIBLIOGRAPHIES. 469
ANNEXES. 470
GLOSSAIRE ET SOURCES : 481
LA BIBLIOGRAPHIE : 487
L’AUTEUR : 489
TABLE D’ILLUSTRATIONS : 493
INDEXE : 499
LES NOTES DE FIN : 500
 

Arbre Giraudy en éventail.


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Mon livre sur la généalogie et l'histoire des Ottomans

La généalogie sur la Turquie est compliquée surtout à partir de 1923...

Voici mon livre au format epub :   https://a.co/d/hEKQWyX 


La couverture de mon livre.

L'exil vers la France des ottomans à Nice : leur généalogie. : Voyage dans le temps : Une quête généalogique ottomane.

(Édition Française) Kindle Edition.

Édition Française  par Erol GIRAUDY-OSMAN (Auteur), Pierre GIRAUDY (Editeur)  Format : Kindle.

Mon grand-père, le Damad Ottoman, conservait cet arbre en turc ancien parmi ses nombreux documents. Je l'ai fait traduire. Ainsi a commencé ma quête, que je vais vous raconter dans ce livre.
Il y a plus de quatre-vingts occurrences du terme "généalogie" et une trentaine du mot "arbre" - une petite forêt en somme. Seule une approche généalogique de ma famille ottomane m'a permis de comprendre la complexité de mes liens familiaux sur plus de 800 ans.

Mon arbre généalogique sur geneanet.


Rejoignez moi dans ce voyage à travers le temps, où les surprises et les découvertes n'attendent que d'être dévoilées sur la famille impériale de Turquie.

Le premier tableau représentant l'arbre généalogique de la dynastie ottomane est en cours de restauration. Peint à l'époque du sultan Abdülhamid Ier, ce tableau de 7 mètres carrés devrait être exposé au Musée national de peinture des palais l'année prochaine, en 2025.

Le partage d'informations avec des membres de notre famille m'a permis de compléter mes investigations et d'apporter des explications sur certains événements. Certaines personnes m'ont offert un éclairage nouveau sur des faits importants.

Au-delà de l'histoire familiale, ce livre explore également les outils modernes dédiés à la généalogie.
Je partage mes retours d'expérience sur l'utilisation de l'intelligence artificielle pour analyser et extraire des données de documents précieux pour tout généalogiste.

En tant que co-auteur de deux livres sur Copilot de Microsoft et OpenAI, et auteur de nombreux ouvrages techniques (12), j'apporte une perspective unique sur l'intersection entre technologie et recherche généalogique.   

Users Group Artificial Intelligence Andorra (U.G.A.I.A.) (ugaia.eu)   https://www.ugaia.eu/

J'ai joint à cet ouvrage de nombreuses sources généalogiques accompagnées de photos inédites et d'URL, offrant ainsi un aperçu visuel et technique de cette fascinante histoire et ma quête familiale.


Un voyage dans le temps : Une enquête généalogique. 

 
 

Le livre au format papier est disponible sur le site de la FNAC :



Mon arbre généalogique en éventail sur Geneanet.






Nos armoiries Ottomanes.


L'exil vers la France des ottomans à Nice : leur généalogie.

Voyage dans le temps : Une quête généalogique ottomane.

Auteurs·trices : Giraudy-Osman, Erol



La couverture de mon livre 628 Pages.


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Erol GIRAUDY 


dimanche 12 mai 2024

LA DYNASTIE OTTOMANE EN EXIL

SUIVRE LA DYNASTIE OTTOMANE MÊME EN EXIL !

Cette traduction est une reformulation de la première version turque, 
visant à la rendre plus fluide en utilisant des termes français.


Les membres de notre dynastie ottomane comprenaient très bien où ils vivaient et les exigences de l’époque. Ils savaient exactement que faire et que dire.

Quelle est votre opinion sur la République ?

C'est une interrogation récurrente adressée aux descendants de la dynastie ottomane : « Quel est votre avis sur la République ? » 

Comment juger un système et ses représentants qui déchoient leurs familles de la nationalité, les bannissent de leur terre natale, anéantissent leurs possessions et les plongent dans la pauvreté, du septuagénaire au nourrisson ?

Ces individus, parfaitement conscients de leur réalité intime, ne partagent leurs émotions authentiques qu'en cercle restreint. Leur prudence et leur bienveillance les retiennent de s'exprimer ouvertement. 

Nous avons constaté cette tendance chez presque tous les membres de la dynastie que nous avons rencontrés. Leurs véritables pensées ne sont pas dissimulées pour celui qui sait déchiffrer les non-dits de leurs propos et écrits.

Le chef de la dynastie, le prince Osman Ertuğrul Efendi, a adroitement exprimé le problème en déclarant : « Si la dynastie était demeurée dans le pays, Ankara n'aurait pas pu agir à sa guise ».

Leurs réponses à ces questions, formulées dans l'intention de recueillir des aveux, ne sont rien d'autre que des subornations.



Une lettre sur l'espionnage d'Abdülmecid Efendi

Comportement de certains membres de la famille vis-à-vis des révolutionnaires.


Même en exil, certains ont fait preuve de prudence et ont manifesté de la sympathie envers les révolutionnaires, dans l'espoir de pouvoir un jour retourner dans leur patrie. Faruk Efendi a conseillé aux princes : « Oh, ne portez pas le fez ! Plus nous sommes vus avec le fez, plus cela engendre du ressentiment à Ankara », a-t-il affirmé.

De par leur intelligence et leur noblesse, et grâce au réalisme forgé par leurs expériences, ils se sont abstenus de toute implication politique et ont esquivé les propos et actions susceptibles de les compromettre. Car même en exil, ils demeurent des personnes de mémoire.

Après l'octroi de l'autorisation de retour, certains membres ont ressenti la peur de l'exil dans leurs os. Neslişah Sultan, ayant vécu deux exils, a averti sa cousine Mihrişah Sultan : « Oh, ne parlez pas aux califes ! Sinon, vous risquez de nous faire expulser à nouveau. » Néanmoins, il a l'habileté de dire : « Tout ce qui est beau a été réalisé par mes aïeux. »

Il ne faut pas être dupé par leur apparence occidentale moderne. Ils sont conscients que ce qui se déroule représente une révolution vestimentaire. La plupart sont des individus authentiques, dévoués à la démocratie et aux droits humains, possédant un sens esthétique prononcé et un bon goût.

Laissons les choses en l'état.

Sabiha Sultan, fille et confidente du sultan Vahideddin, mentionne l'assassinat d'Izmir dans une lettre datée du 1er juin 1926, adressée à son époux Ömer Faruk Efendi, alors en Syrie pour les obsèques de son père :

« Quel dommage qu'un complot si minutieusement orchestré ait échoué ! Quelle infamie, quelle honte, si l'on avait saisi cette chance pour éliminer certains opposants, indubitablement l'élite du pays !

Face à la proposition de Hanzade Sultan d'écrire ses mémoires, Sabiha Sultan refusa : « Non, je ne souhaite pas créer de problèmes. La révolution est achevée. Je ne désire pas que les Turcs s'affrontent. "Laissons les choses en l'état", a-t-elle déclaré.

Le Calife Abdülmecid Efendi lors d'une fête à la mosquée de Paris

L'un des espions à l'intérieur

Durant son exil, le sultan Vahideddin a émis des déclarations soulignant l'injustice du traitement infligé par le gouvernement d'Ankara. Il espérait que la situation se calmerait bientôt et qu'il pourrait retourner dans sa ville natale.

Toutefois, vivant à Malte et au Hedjaz, il comprit les intentions réelles des Britanniques envers le sultanat et la nouvelle Turquie, ce qui le conduisit à perdre tout espoir, en particulier après l'abolition du califat et l'exclusion de la dynastie des frontières de la nation.

Néanmoins, Ankara établit un consulat à Gênes, non loin de San Remo où résidait le sultan, pour y conduire des opérations de renseignement, bien que cela semblât superflu. Sertabip Reşad Pacha, Tütüncübaşı Şükrü et Zeki Bey, proches du sultan, furent arrêtés par Ankara. 

Ils devaient rendre compte à Ankara. 

Par la suite, Reşat Pacha et Zeki Bey se donnèrent la mort, accablés de honte.

La dynastie a clairement exprimé l'injustice ressentie. 

Cependant, aucun membre n'a pris de mesures politiques pour reconquérir le pouvoir depuis l'exil. Lorsqu'ils étaient dans le pays, ils n'étaient ni riches ni figures politiques, ce qui les a empêchés d'entreprendre de telles actions.

L'abolition du sultanat et du califat, ainsi que l'exil de la dynastie, étant déjà désirés par les alliés, et aucune tentative de ce genre n'étant possible sans leur consentement, Ankara n'avait pas à se préoccuper de cette affaire.

Alors que Hümeyra Hanımsultan, petite-fille du sultan Vahideddin, séjournait à San Remo, elle partageait l'anecdote d'un incident impliquant son grand-père et un hymne sur les héros d'Ankara, mal interprété à cause de cette crainte.

Toutefois, lors d'une interview accordée à un magazine historique, on lui a posé la question : « Quels sont vos sentiments envers le sultanat ? » Sa réponse fut : « Que suis-je maintenant ? Voilà ce qu'ils demandent. Je réponds : 'Je suis royaliste'. Mais cela ne signifie pas que je sois enthousiaste à l'idée d'une restauration au sens large. J'ai une sympathie pour les traditions royales. (Rires) C'est ainsi que je choisis même mes équipes de football. Je soutiens les Pays-Bas et l'Angleterre simplement parce qu'ils représentent les équipes royales. » Personne ne peut me retirer cela... 

Cependant, si l'on prétendait qu'il pourrait y avoir autre chose qu'une république en Turquie aujourd'hui, je ne le comprendrais pas.




Interdiction au Calife de faire de la politique

Le gouvernement d'Ankara, profondément perturbé par les déclarations du calife Abdülmecid Efendi, a transmis une note à la Suisse demandant d'empêcher le calife de poursuivre ses activités et déclarations politiques. Réalisant qu'il ne pouvait résider en Suisse, le calife s'est établi en France, sous la condition de s'abstenir de toute activité politique.

Pour surveiller l'ex-calife, Ankara a établi un consulat à Nice, malgré la présence d'un autre consulat à Marseille. Les archives d'État sont remplies de rapports invraisemblables provenant de cette source, prétendant par exemple que le calife menait des activités politiques avec des membres de la dynastie vivant dans la pauvreté ou qu'il cherchait à vendre le titre de califat.

Lorsque des rumeurs ont circulé sur un possible déplacement du calife à Londres pour l'inauguration d'une mosquée et une rencontre avec le roi, Ankara a assuré officiellement que le gouvernement britannique ne lui accorderait pas de visa, empêchant ainsi son voyage à Jérusalem.

Ankara s'est opposée à des mariages.

Lors de l'incident de Cheikh Saïd qui secoua les provinces orientales en 1925, Ankara demanda à la France de transférer le prince Mehmed Selim Efendi, qui résidait tranquillement à Damas, loin de la frontière. En conséquence, le prince fut à nouveau exilé et déplacé de Damas à Beyrouth. De la même manière, le prince Ahmed Nihad Efendi, résidant à Alep, fut aussi transféré à Beyrouth.

Le consulat de la République à Alexandrie et l'ambassade au Caire reçurent des instructions d'Ankara pour surveiller le prince Ömer Faruk Efendi, vivant à Alexandrie. Ömer Faruk Efendi était perçu par le gouvernement républicain comme l'un des princes les plus inquiétants.

Les mariages entre membres de la dynastie ottomane et de certaines dynasties musulmanes ont régulièrement inquiété Ankara. Ces unions représentaient une chance de renforcer la dynastie sur les plans politique, social et économique, ce qui était la principale inquiétude d'Ankara.

Ankara s'est opposée au mariage de la sultane Dürrişehvar, fille du calife Abdülmecid Efendi, avec le fils du Nizam d'Hyderabad, un souverain indien sous tutelle britannique, en 1931 ; Londres a calmé les tensions en assurant que le mariage n'avait pas de signification politique.

Le mariage du fils du sultan Hamid, Abid Efendi, avec la princesse Seniye, sœur du roi albanais Ahmed Zogu, a causé une crise diplomatique entre Ankara et Tirana. Le roi n'ayant pas d'héritier, sa sœur et donc Abid Efendi, étaient en ligne pour le trône. Tirana dut rassurer Ankara après ce mariage.

Bahaddin Sami Bey, petit-fils de Mediha Sultan, postula pour un poste de traducteur dans l'armée britannique. Sa candidature fut rejetée sous le prétexte qu'il serait préjudiciable pour le gouvernement britannique de soutenir une famille cherchant à rétablir le sultanat ottoman, après une note non officielle envoyée par le Premier ministre turc Şükrü Saraçoğlu au gouvernement britannique en 1940.




Ils ont essayé de faire disparaître les sultans.

La perception négative de l'idéologie officielle envers la dynastie n'a pas évolué avec le temps. Même après l'annulation de leur exil, les descendants de la dynastie en Turquie ont dû dissimuler leur héritage pendant longtemps. Les injures et les calomnies proférées contre leurs aïeuls dans les écoles ont bouleversé ces enfants.

Quand Vildan Hanım, la petite-fille de Cemile Sultan, a entendu les paroles « Ils ont écarté les ennemis, ils ont submergé les sultans » d'une chanson populaire des années 1930 à l'école primaire Kızıltoprak Enver Pacha, elle a éclaté en sanglots. L'image de ses grands-parents exilés s'est ravivée dans son esprit.

Heureusement, son enseignant, une personne compatissante, ne lui a pas fait chanter cette chanson en classe. (Memet Fuat, Années dans l'ombre) Des témoignages similaires ont été partagés par Resan, le petit-fils de Fatma Sultan, et Yasemin Hanım, la petite-fille de Zekiye Sultan ; cependant, leurs enseignants n'ont pas fait preuve de la même équité.

Cette traduction est une version retravaillée du texte turc original, conçue pour couler plus naturellement en employant des expressions françaises.





« L'idée de notre expulsion nocturne de ce pays, sans même avoir eu le temps de faire notre lessive, me tourmente. Même un serviteur humain est renvoyé, autorisé à emporter ses possessions. Une famille ancrée depuis 600 ans n'avait-elle donc aucun droit ici ? Les filles et les femmes de la dynastie ottomane enduraient la faim dans les villes étrangères des pays européens où elles étaient reléguées ; cependant, elles n'ont jamais renoncé à leur dignité. » Emine Nemika Sultan, fille du prince Selim Efendi

Le 3 mars 1924 marque un tournant dans l'histoire turco-islamique avec l'abolition du califat, institution musulmane millénaire. Environ 200 membres de la famille impériale ottomane, représentant l'une des plus anciennes dynasties historiques, ont été dépossédés de leur nationalité et exilés. Ce fut le commencement d'un quotidien précaire pour tous, des aînés aux nourrissons. La plupart vécurent en exil, sans patrie ni passeport, confrontés à une souffrance inexprimable. 

Sans argent en banque, liquide, ni famille à l'étranger, certains mendiaient pour des médicaments, d'autres survivaient grâce à la charité des voisins, mouraient de faim, se suicidaient par désespoir, perdaient la raison ou étaient inhumés dans des fosses communes. Malgré tout, ils s'efforçaient de préserver leur dignité et leur honneur. 

Ainsi s'éclipsa la famille ottomane de la scène politique. Les femmes furent autorisées à retourner dans leur patrie en 1952, suivies par les hommes en 1974. 

Toutefois, la majorité, ayant refait leur vie à l'étranger, ne put ou ne voulut rentrer.

Ekrem Buğra, historien du droit et spécialiste reconnu de l'histoire ottomane à travers ses écrits et émissions télévisées, a consacré une monographie singulière aux derniers descendants de l'Empire ottoman dans son ouvrage intitulé La Dynastie Ekinci en exil.

Êtes-vous prêt à entendre leurs propres récits sur ce que tous les membres de la dynastie ont vécu en exil ?

Faux tableau de droite pour la 1ère édition (18.02.2017)

Faux tableau de droite pour la 2ème édition (18.02.2017)

Faux tableau de droite pour la 3ème édition (01.08.2017)


Sürgündeki Hanedan - Timaş Yayınları (timas.com.tr)



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Erol GIRAUDY