Après les manifestations contre la loi travail la semaine dernière, des mouvements de grève sont prévus cette semaine à la RATP ou encore à la SNCF, puis les raffineries et l'aviation.
Les syndicats de l'aviation civile cessent le travail pour trois jours, jusqu'à dimanche. L'État a demandé aux compagnies aériennes d'effectuer leur plein de kérosène lors des escales à l'étranger.
• Tout au long de la semaine
Incertitudes sur l'approvisionnement en essence. Si tous les dépôts ont été débloqués, les raffineries tournent toujours au ralenti. Ce week-end, Total comptait encore 659 stations en difficulté (contre 915 jeudi) mais le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, promet qu'il y aura de l'essence dans les stations dès lundi.
Malgré une réunion de crise samedi à Matignon, la situation reste tendue.
Les consommateurs ont notamment relevé des hausses de prix exagérées à la pompe.
Cela fait maintenant plus de dix jours que les automobilistes français sont victimes d'une pénurie de carburants. Samedi, le week-end a démarré à Matignon par une réunion
avec l'ensemble des acteurs de la filière pétrolière ainsi que celle des transports. Manuel Valls s'est montré très ferme: tout est mis en œuvre pour que les Français puissent s'approvisionner ...
Valls refuse de « renoncer face à un mouvement social »
Du côté du gouvernement, le premier ministre Manuel Valls a promis dimanche d’aller
« jusqu’au bout » sur ce texte et paraît miser sur l’essoufflement de la crise sociale la plus dure du quinquennat, qui menace la reprise économique française.
« Nous sommes dans un moment crucial », a-t-il assuré au
Journal du dimanche.
« C’est l’idée même de réforme qui se joue. Il s’agit d’une clarification dans le syndicalisme, d’une clarification à gauche, d’une clarification dans la société française », ajoute celui qui dit ne pas vouloir rejoindre
« la longue liste des (…)
politiques qui ont renoncé face à un mouvement social ».
« Si nous cédions à la rue et à la CGT parce que nous serions obsédés à court terme par [les élections de]
2017, il ne resterait plus rien », fait-il valoir.
Pour la première fois depuis deux mois, le premier ministre a néanmoins appelé samedi le numéro un de la CGT, Philippe Martinez, qui y a vu un
« bon signe ».
Dimanche soir, il a exigé le retrait de l’article 2, « colonne vertébrale » du texte qui consacre la primauté de l’accord d’entreprise sur la branche.
« Si le gouvernement dit “
on suspend la procédure parlementaire, on discute, on améliore”
, il n’y a pas de problème. C’est ce qu’on dit depuis le début », a-t-il affirmé, se défendant d’infléchir sa position.
Mais le numéro un de la CFDT, Laurent Berger – également contacté par le premier ministre samedi – a demandé, lui, le
« maintien de l’article 2 », en
« l’expliquant davantage ».
La prochaine étape parlementaire se déroulera au Sénat à partir du 13 juin.
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Pierre Erol GIRAUDY